Degré de brillance

Observée avec un angle très plat et en contrejour total, même une peinture murale mate appliquée sur une surface lisse peut paraître brillante, voire laisser apparaître des marques de rouleau.Outre la nuance, le degré de brillance d’une couleur, d’un vernis ou d’une lasure constitue l’un des éléments essentiels du design. Dans le langage courant, on utilise une multitude de termes pour désigner les degrés de brillance : mat profond - mat – semi-mat – mat satiné – brillant satiné - brillant – ultra brillant, etc. Bien souvent pourtant, les termes employés ne sont pas précisément définis et peuvent différer énormément les uns des autres ou bien coïncider en partie. Pour définir les degrés de brillance, on emploie des termes dans le but de faire comprendre aux non professionnels l’effet de surface produit. Mais cela entraîne bien souvent des malentendus dans l’interprétation, d’autant que l’angle de vue sur l’objet lui-même est prépondérant. Plus l’angle depuis lequel on regarde un mur est plat, plus le mur paraît brillant. Lorsqu’on observe depuis un angle de vue plat, même les surfaces mates mais lisses peuvent apparaître ultra brillantes. Inversement, lorsqu’on est posté très près d’un mur, il peut aussi paraître très mat bien que le degré de brillance de sa surface soit largement supérieur à 10 GU. A ceci viennent s’ajouter différents facteurs extérieurs qui influencent notre perception du degré de brillance. Un enduit grossier, un papier-peint structuré, un masticage lisse ou un revêtement mural font apparaître la même couleur de façon fondamentalement différente. Comme indiqué plus haut, selon l’angle de vue et l’incidence de la lumière le même mur peut produire une impression très mate ou légèrement brillante. D’autres facteurs ayant un impact similaire peuvent être : la nuance de couleur, la transparence et la texture. Le grain de la surface aussi peut influencer l’impression optique. Plus il est fin, plus le degré de brillance est élevé. Les peintures murales « mat profond » sont idéales pour dissimuler de petits défauts à la surface du mur, mais offrent une moins bonne résistance et sont plus compliquées à mettre en œuvre que les peintures dotées d’un degré de brillance supérieur. Avec les peintures murales «mat profond» on remarque moins les défauts du support et les erreurs dans l’application. En présence de degrés de brillance très bas, même observées avec une lumière extrêmement rasante, les surfaces paraissent mates. Les peintures murales mates sont un compromis entre esthétisme et fonctionnalité. Les peintures plus brillantes ont tendance à être plus résistantes aux salissures et sont souvent plus faciles à nettoyer que les peintures « mat profond ». La plage de brillance « moyenne » couvre un très grand éventail qui s’étend de brillant élégant, doux, profond à très faible réflexion, jusqu’à des surfaces presque brillantes. Dans la pratique, cette plage est souvent affinée en plusieurs sous-groupes comme par exemple brillant satiné ou mat satiné. Toutefois, il n’existe pas de norme pour le classement dans ces deux groupes si bien qu’il peut varier d’un fabricant à l’autre. Les peintures brillantes possèdent une brillance extrêmement réfléchissante. Elles sont souvent très résistantes et durables, faciles à nettoyer et à entretenir. Cependant, les peintures brillantes peuvent également faire ressortir certains défauts des surfaces.

Principe physique
Comment la brillance se forme-t-elle? Lorsque la lumière vient frapper sur un objet, elle peut soit le traverser (transparence), soit être absorbée (avalée) soit être réfléchie (comme un miroir). Notre perception de la brillance dépend de la façon dont la lumière est réfléchie sur une surface. Si
la lumière est réfléchie selon le même angle avec lequel elle est venue frapper sur la surface, nous percevons cette surface comme brillante. Si les rayons de lumière sont réfléchis selon des angles différents, la surface nous apparaît comme mate. Une surface mate rugueuse présente de petites
irrégularités microscopiques et par conséquent elle reflète la lumière incidente selon beaucoup d’angles différents. Seule une fraction des rayons de lumière atteint notre oeil selon l’angle incident. Nous avons alors l’impression que la surface est mate. Les surfaces mates produisent des dégradés
doux du clair vers le sombre de sorte que les grandes surfaces paraissent plus homogènes et plus sobres. Les irrégularités gênantes dans le support passent alors plus facilement inaperçues. Lorsque la surface est très lisse, les rayons de lumière sont réfléchis selon le même angle avec
lequel ils sont venus frapper sur la surface et l’objet nous apparaît optiquement brillant. Lorsque les surfaces sont brillantes, le contraste est très marqué entre les zones claires éclatantes et les zones très sombres. L’effet clair-obscur extrême fait ressortir la forme d’un objet ou la structure d’une surface. La plasticité et l’expressivité de l’objet ou de la structure sont accentuées.

Détermination du degré de brillance
Dans la fabrication de peintures et de vernis, les indications à fournir doivent être plus précises que «brillant satiné» ou «mat» etc. Le degré de brillance respectivement indiqué doit toujours être reproductible par les peintures et vernis. Aussi les degrés de brillance sont indiqués en valeurs
«Gloss Unit ou GU» de 0 - 100 avec un angle de perspective / de mesure de 20°, 60° ou 85° par rapport à la surface.
Le degré de brillance d’une peinture ne peut être déterminé qu’en état complètement sec. Surtout pour les vernis, il est impossible de fournir une valeur précise après quelques heures de séchage seulement. Les vernis ont besoin de 5 à 15 jours à température ambiante (selon la quantité appliquée et le nombre de couches) pour le séchage technique complet. Le degré de brillance absolu d’un produit de revêtement dépend aussi fortement de la quantité appliquée elle-même. Par conséquent, le produit de revêtement est appliqué avec une épaisseur de couche définie (p. ex. 100 μm ou 150 μm) sur une carte noir et blanc non absorbante ou un verre. Une plus grande quantité, comme celle généralement appliquée par les artisans, produit généralement un degré de brillance plus élevé..

Brillancemètre
Un brillancemètre (ou réflectomètre) est un appareil de mesure qui permet de mesurer la brillance d’une surface plane, p. ex. plastique, papier ou vernis. Dans ce contexte, on entend par brillance le rapport entre la lumière incidente et la lumière réfléchie par la surface dans l’angle de la réflexion spéculaire.
L’unité de mesure d’un brillancemètre est GU (en anglais: Gloss
Units ou unité de brillance). 100 GU équivalent à la brillance atteinte par un verre standard poli jusqu’à obtenir un miroir parfait. 0 GU équivaut à la brillance d’une surface totalement mate. Le degré de brillance de la plupart des surfaces non métalliques (vernis, papier, ...) est de l’ordre de 0 à 100 GU. Pour les surfaces métalliques polies et les miroirs, il est possible d’atteindre des valeurs nettement plus élevées jusqu’à 2000 GU.

Réalisation de la mesure
La norme DIN EN ISO 2813:2015-06 décrit comment réaliser une mesure du degré de brillance. La brillance est d’abord mesurée avec un angle de 60°. Si la réflectance déterminée lors de cette première mesure est supérieure à 70 GU, l’angle de mesure est réduit à 20°. Si elle est inférieure à
10 GU, l’angle est augmenté à 85°. Sinon la réflectance mesurée peut être reprise telle qu’elle.

La classification du degré de brillance
Dans le passé, le degré de brillance était déterminé selon DIN 67530 ou DIN 53778, mais ces normes ont été remplacées par DIN EN 13300 qui propose une méthode plus précise et internationalement reconnue pour déterminer le degré de brillance et a fait ses preuves dans la pratique.
Il est important de considérer que la classification de la brillance selon DIN EN 13300 n’est que l’un de nombreux facteurs qui influent sur les propriétés optiques des surfaces. D’autres facteurs comme la couleur, la transparence et la texture jouent également un rôle. Quoi qu’il en soit, la détermination du degré de brillance selon DIN EN 13300 offre une base précieuse pour évaluer des surfaces.

La classification du degré de brillance s’opère selon la norme DIN EN 13300:2002-11 en 4 groupes:

Comme on le voit, la catégorie «brillance moyenne» couvre une plage très large. C’est certainement la raison pour laquelle des catégorisations plus fines sont encore courantes aujourd’hui. Avec 5-10 GU, la classification «mat» offre une réflectance assez élevée et on doit en être bien conscient.
Seules les peintures dans la plage de mat profond sont insensibles à la lumière rasante et aux conditions d’éclairage difficiles.
Pour choisir le degré de brillance, des aspects esthétiques, «tendance» et fonctionnels sont déterminants. Les deux premiers points étant une affaire de goût, ils (ne) se discutent (pas). Mais également la fonction de la peinture influe sur le degré de brillance. En règle générale, plus la surface
est lisse moins elle aura tendance à se salir facilement et plus elle se nettoiera facilement, plus elle sera robuste et plus elle sera résistante aux agressions chimiques ou climatiques.
Pour bien choisir la bonne couleur, l’important est de faire coïncider au préalable les différents besoins du client avec la fonction et l’esthétisme d’un revêtement afin d’obtenir un résultat satisfaisant.